Depuis quelques années les pays du sahel connaissent de nombreux bouleversements sécuritaires. L’intégrité territoriale et physique des populations est constamment menacée. Ainsi depuis 2016, le Burkina Faso fait face à l’extrémiste violent et à ses corollaires. A nos jours, on dénombre plus de 2000 personnes tuées dans cette guerre asymétrique. Les violences se multiplient à l’intérieur du pays et presque toutes les parties du pays sont en alertes face aux actions récurrentes que l’on voit ou que l’on entend à travers les médias et les réseaux sociaux. En somme, le Burkina Faso est en guerre.
Cette guerre qui a engendré la perte en vies humaines de nombreux burkinabè, aussi bien des FDS que des populations civiles a aussi occasionné un déplacement massif des populations avec plus de 1 579 976 déplacées internes (CONASUR, 31 décembre 2021) dont 61,66% sont des enfants, 22,34% des femmes et 16,00% des hommes ; cette guerre est une aiguillon pour la destruction de l’école classique, assimilée d’éducation occidentale, et dont les extrémistes ou les radicaux religieux ne voudraient plus voir exister dans certaines contrées du pays.
Face à cette menace contre les écoles, de nombreux enseignants abandonnent leurs postes. Ce qui entraine une masse importante d’abandons d’élèves. En Janvier 2022, l’État burkinabé annonçait que 3280 écoles ont été fermées à cause de l’extrémisme violent, soit un peu plus de 13% de l’ensemble des structures éducatives du pays. L’une des conséquences est que plus d’un demi-million d’élèves (511 221) ne vont plus à l’école ? C’est donc une génération qui va manquer d’éducation ou qui sera partiellement formée, sinon mal formée. Quel que soit l’angle de cette situation actuelle de forte déscolarisation, les conséquences seront énormes pour ces enfants hors de l’école. En effet, ces enfants ne constituent-ils pas des proies, voire de réservoirs vers lesquels les terroristes recruteront des combattants et à qui ils inculqueront leurs idéaux ? Cette génération de déscolarisés ou manquant d’éducation ne constitue-t-elle pas un frein à l’élan de développement économique et social du pays?
Alors quelles solutions pour le retour des enfants à l’école ? En somme, il est impératif de penser à l’avenir des enfants déscolarisés. Pour cela, n’est-il pas urgent d’expérimenter des modèles éducatifs en situation d’urgence pour les enfants déplacés internes ? Notre souhait est de voir par exemple une stratégie avancée d’offre éducative à travers des classes mobiles tenues par les enseignants qui ont été contraints de fuir les écoles. Ces bus-écoles pourraient être des solutions médianes et idoines pour tous ces enfants déplacés en attendant le retour de la sécurité et donc le retour des populations dans leurs contrées.
Aussi n’est-il pas de l’intérêt du Burkina Faso de réfléchir à une prospective pour ces enfants déscolarisés au regard des conséquences et de l’impact qui découleraient de la déscolarisation de ce demi-million d’enfants ? En clair, n’attendons donc pas dans dix (10) ans ou dans quinze (15) ans d’être face aux conséquences pour inventer ou chercher des solutions à cet avenir zigzag des enfants déscolarisés. Ce sera sans doute tard et le pays devra alors se résoudre à stagner encore dans son processus de développement.
[…] Depuis 2016, le Burkina Faso, à l’instar de beaucoup de pays de la zone sahélienne, vit une vér…. 2019 a vu se greffer une crise sanitaire, celle liée à la COVID-19. Notre système éducatif se […]