Au Burkina Faso, le taux d’urbanisation est passé successivement de 6,4 % en 1975 à 12,7 % en 1985, puis à 15,5 % en 1996. En l’an 2006, ce taux est estimé à 20,3 % et pourrait atteindre 35 % à l’horizon 2026. Ces taux d’urbanisation tels que présentés sont parmi les plus faibles de la sous-région.
La croissance urbaine ou l’urbanisation est souvent synonyme d’amélioration du cadre physique de vie des populations (construction d’équipements de superstructures, d’infrastructures, viabilisation des espaces de vie, services urbains de base, etc.).
Le paradoxe dans les pays africains sous-développés en général et au Burkina Faso en particulier, est que le processus d’urbanisation est générateur d’énormes déficits sociaux et d’une forte demande sociale pratiquement insatisfaite quand on s’en tient aux ressources disponibles pour le développement.
Ainsi la croissance urbaine au Burkina Faso se caractérise fondamentalement par une simple augmentation de la population vivant en ville. Ce qui a comme corollaires immédiats :
- une insuffisance des infrastructures de base et un accès difficile aux services urbains de base (santé, éducation, assainissement, transport, environnement, etc.)
- un déficit croissant en logement ;
- un chômage et un sous-emploi endémique ;
- un développement de l’insécurité urbaine.
La croissance spontanée et non maîtrisée de nos centres urbains produira invariablement des travers sociaux préjudiciables au développement harmonieux de l’ensemble du pays.
L’élaboration d’une politique nationale de l’habitat et du développement urbain a pour finalité de dégager une démarche et un plan opérationnel à même de réduire progressivement et au coût optimal, l’importance et l’impact des déséquilibres et des dysfonctionnements dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme, voire de les éliminer.
Extrait du rapport : cadre règlementaire et juridique sur l’immobilier au Burkina Faso